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Après deux ans d’une guerre sanglante en Ethiopie, gouvernement et rebelles du Tigré signent un accord pour mettre fin aux hostilités

Les deux parties se sont notamment engagées à « désarmer les combattants du TPLF », à « respecter l’intégrité territoriale de l’Ethiopie » et à « rétablir l’ordre constitutionnel dans la région du Tigré ».

Le Monde avec AFP

Publié le 02 novembre 2022 à 19h41, modifié le 03 novembre 2022 à 03h09

Temps de Lecture 2 min.

Redwan Hussein Rameto (à gauche), représentant du gouvernement éthiopien et Getachew Reda (à droite), représentant des rebelles tigréens, échangent une poignée de main lors des pourparlers de paix à Pretoria le mercredi 2 novembre 2022.

A moins de quarante-huit heures de la date anniversaire du conflit qui les oppose depuis deux ans, le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités rebelles du Tigré ont conclu mercredi 2 novembre à Pretoria un accord de « cessation des hostilités » et de « désarmement méthodique ».

Parmi les principaux points de la déclaration signée par le gouvernement éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), les deux parties s’engagent à « sauvegarder la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ethiopie ». Les combattants du FPLT seront « désarmés, démobilisés et réintégrés » suivant un programme précis. Les deux parties ont convenu « de mettre en œuvre des mesures transitoires comprenant le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans la région du Tigré, un cadre pour le règlement des différends politiques et un cadre politique pour la justice transitoire afin de garantir la responsabilité, la vérité et la réconciliation ont annoncé les autorités éthiopiennes ».

Le gouvernement éthiopien « renforcera sa collaboration avec les organismes humanitaires, afin de continuer à acheminer l’aide à tous ceux qui en ont besoin ». Il va aussi « poursuivre ses efforts pour rétablir les services publics et reconstruire les infrastructures de toutes les communautés touchées par le conflit ».

Une « avancée capitale » selon Washington

Le chef de la délégation du gouvernement éthiopien, Redwan Hussein, conseiller à la sécurité nationale du premier ministre, Abiy Ahmed, a salué « l’engagement constructif » des belligérants « pour mettre fin à cet épisode tragique ».

Cet accord montre « la volonté des deux parties de laisser le passé derrière », a estimé de son côté Getachew Reda, qui dirigeait la délégation des autorités rebelles du Tigré, disant espérer que « les deux parties respectent leurs engagements ».

La communauté internationale a salué l’accord de paix. Il s’agit d’« une première étape vraiment bienvenue », a déclaré le porte-parole du secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres. L’Union africaine, elle, veut croire au « début d’une nouvelle ère pour l’Ethiopie ».

« Nous saluons l’avancée capitale réalisée à Pretoria aujourd’hui », a affirmé pour sa part le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken qui s’est également réjoui de « l’acheminement sans entrave de l’assistance humanitaire et de la protection de civils qui devraient découler de la mise en œuvre de cet accord ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Ethiopie : à Lalibela, la vie au rythme de la guerre civile

L’un des conflits les « plus meurtriers au monde »

Depuis le 24 octobre, les délégations du gouvernement fédéral éthiopien et des autorités rebelles du Tigré avaient entamé des pourparlers de paix à Pretoria, sous l’égide de l’UA, pour trouver une solution à la guerre qui ravage depuis deux ans le nord du pays.

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Pendant les discussions, les combats ont continué au Tigré, où progressent depuis mi-octobre les troupes fédérales éthiopiennes, épaulées par l’armée érythréenne et par les forces et les milices des régions de l’Amhara et de l’Afar voisines.

Soutenus par des bombardements d’artillerie et aériens, l’armée éthiopienne et ses alliés se sont emparés récemment de plusieurs villes d’importance de la région rebelle depuis la reprise des combats le 24 août.

La presse n’a pas accès au nord de l’Ethiopie et les communications y fonctionnent de façon aléatoire, rendant impossible toute vérification indépendante. Le bilan du conflit, marqué par d’innombrables exactions et qui se déroule largement à huis clos, est inconnu, mais l’International Crisis Group (ICG) et Amnesty International (AI) le décrivent comme « l’un des plus meurtriers au monde ».

« Toutes les parties se sont rendues responsables de graves violations, dont des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, parmi lesquels des exécutions sommaires de centaines de personnes ainsi que des violences sexuelles contre des femmes et des filles », a affirmé mercredi Amnesty International.

Deux millions de déplacés

La guerre a également provoqué une catastrophe humanitaire dans le nord de l’Ethiopie, déplaçant plus de deux millions d’Ethiopiens et plongeant des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a, vendredi 28 octobre, « dressé un tableau très sombre » de la situation au Tigré, quasiment coupé du monde, évoquant notamment « l’obstruction à l’accès à la nourriture, aux médicaments, et à des services de base ». Le Tigré est largement privé d’électricité, de télécommunications et de services bancaires depuis plus d’un an.

Notre enquête (décembre 2021) :

Le Monde avec AFP

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