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Le Kremlin menace l'électricité et les cargos de céréales de l'Ukraine

La Russie a repris ses bombardements à renfort de missiles de croisière sur l'Ukraine et déclaré que les cargos chargés de céréales prenaient « des risques » en mer Noire, deux jours après s'être retirée de l'accord de juillet sur la sécurité de ces convois.

Les exportations ukrainiennes avaient repris début août, mais la Russie vient de se retirer de l'accord pour tenter de faire pression sur les alliés de Kiev.
Les exportations ukrainiennes avaient repris début août, mais la Russie vient de se retirer de l'accord pour tenter de faire pression sur les alliés de Kiev. (Oleksandr GIMANOV/AFP)

Par Yves Bourdillon

Publié le 31 oct. 2022 à 10:31Mis à jour le 1 nov. 2022 à 17:14

Alors que l'Ukraine a décidé de reprendre ses exportations maritimes de céréales en mer Noire, la Russie a brandi des menaces à l'égard des cargos ukrainiens. Moscou ayant annoncé samedi ne plus respecter l' accord de juillet sur la sécurité des cargos, il serait désormais « beaucoup plus risqué, dangereux » de naviguer dans ces zones a averti le porte-parole du Kremlin.

Une menace légèrement tempérée, lundi soir, par le président russe, Vladimir Poutine, qui a déclaré que son pays n'avait pas vraiment abandonné l'accord, se contentant de suspendre sa participation, et demandant simplement des « garanties » de l'Ukraine comme quoi cette dernière ne menacerait pas des navires civils russes dans la région.

La Turquie garante

Moscou a justifié son retrait de l'accord, signé en juillet sous l'égide de la Turquie et de l'ONU, comme une réponse à l'attaque « terroriste » d'une quinzaine de drones navals et aériens ukrainiens contre sa base navale de Sébastopol, en Crimée, territoire annexé en 2014. Kiev, qui n'a pas revendiqué ce raid mais en est vraisemblablement l'auteur, a souligné que les corridors maritimes sécurisés se trouvent à 250 km de Sébastopol.

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Selon le site spécialisé Marine traffic, douze autres cargos doivent quitter dans la journée les ports ukrainiens et quatre autres se diriger vers eux. L'un, sous pavillon turc, a déjà pris la mer. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a expliqué, ce lundi matin, que son pays était « résolu à poursuivre ses efforts » et à défendre l'accord sur les céréales, « malgré les hésitations russes ». Il ne semblait pas que les cargos ukrainiens bénéficiaient d'une escorte turque. 

Impact sur les marchés mondiaux de céréales

Les cours du blé et du maïs étaient en hausse de 6 % ce lundi matin. Un tiers environ du commerce international du blé, produit par l'Ukraine et la Russie, transite en Mer noire. Les pays du Maghreb, notamment l'Egypte qui fait déjà face à une crise , dépendent fortement des exportations ukrainiennes, en sus de la Turquie et l'Indonésie.

La Russie espère mettre la pression sur les alliés occidentaux de Kiev , alors que les Nations unies avaient obtenu avec difficultés la signature de cet accord sur les céréales le 22 juillet. Le départ des premiers bateaux de céréales ukrainiens avait alors soulagé les cours des céréales .

Moscou avait annoncé, dimanche, la fin « jusqu'à nouvel ordre » des inspections de navires, indispensables selon les termes de l'accord. D'après les autorités ukrainiennes, plus de 200 cargos sont bloqués depuis le retrait de la Russie.

La Turquie et l'ONU ont fourni dix équipes d'inspection. Le Centre de coordination conjointe, dirigé par la Turquie sous l'égide de l'ONU, a déclaré lundi que la Russie « entendait poursuivre le dialogue » et était « prête à coopérer à distance sur les points qui exigent une décision immédiate ».

Yves Bourdillon et Joséphine Boone

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