Les vingt plus grandes économies mondiales n’ont pas éludé le climat dans leur déclaration finale. Réunis lors d’un sommet à Bali (Indonésie), les dirigeants du G20 ont convenu, mercredi 16 novembre, de poursuivre leurs efforts pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C, notamment en accélérant la réduction progressive de l’utilisation du charbon, énergie la plus polluante. La déclaration de ces pays, qui représentent 80 % des émissions mondiales, constitue un soulagement, alors que les ministres du G20 n’avaient pas réussi à trouver un terrain d’entente en septembre. Certains Etats, dont la Chine ou l’Arabie saoudite, souhaitaient reculer sur l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris.
Ce communiqué, malgré ses lacunes, fait souffler un vent d’espoir à la conférence mondiale sur le climat (COP27) de Charm El-Cheikh (Egypte), qui doit s’achever vendredi. « Ce G20 donne le ton pour la COP ; c’est rare et c’est un signe très positif », réagit Laurence Tubiana, la directrice de la Fondation européenne pour le climat et l’une des architectes de l’accord de Paris. Malgré les fortes tensions géopolitiques provoquées par la guerre en Ukraine, « les dirigeants du G20 ont envoyé un message fort et inattendu sur la nécessité d’accélérer l’action collective pour faire face aux crises énergétique, alimentaire, économique et climatique », abonde Nick Mabey, qui copréside le cercle de réflexion E3G.
« Il est très important que le G20 montre que la coopération entre les principales puissances mondiales est de retour, en particulier sur le climat, et réaffirme l’objectif de 1,5 °C », estime de son côté Sébastien Treyer, le directeur général de l’Institut du développement durable et des relations internationales. L’annonce de la reprise de la coopération sur le climat entre la Chine et les Etats-Unis, les deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre, lundi, avait également été jugée très positive. Reste, prévient Li Shuo, de Greenpeace Asie de l’Est, que le G20 « fixe un plancher, plutôt qu’un plafond, pour l’action climatique mondiale ».
Pas d’élimination des énergies fossiles
Dans leur déclaration, les dirigeants s’engagent à mettre en œuvre le pacte de Glasgow, adopté l’an dernier à la COP26, et notamment la promesse d’accroître chaque année leurs objectifs climatiques. Un rappel bienvenu. Mais alors que le monde se dirige vers un réchauffement de 2,5 °C à la fin du siècle, moins de la moitié de ces puissances ont déposé ou annoncé de nouveaux plans cette année. L’Inde, l’Indonésie, l’Australie ou le Mexique ont accru leurs efforts. Mardi, l’Union européenne s’est également dite prête à augmenter de deux points ses objectifs, pour faire baisser ses émissions de 57 % d’ici à 2030 par rapport à 1990. La Turquie, elle, a révélé un nouvel engagement, mais qui lui permet en réalité de continuer d’émettre davantage jusqu’en 2038.
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