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Climat, fiscalité, aide au développement : le G20 réitère ses promesses

Sur de nombreux sujets, les dirigeants du G20 ont renouvelé leurs engagements pris par le passé. Le sommet de Bali permet de limiter les dégâts et appelle à des efforts supplémentaires sur le plan du climat, de l'aide aux pays en développement ou de la réforme de la fiscalité internationale.

Le président indonésien se prépare pour sa conférence de presse finale au G20 de Bali.
Le président indonésien se prépare pour sa conférence de presse finale au G20 de Bali. (REUTERS/Ajeng Dinar Ulfiana/Pool)

Par Richard Hiault

Publié le 16 nov. 2022 à 14:56Mis à jour le 16 nov. 2022 à 16:59

Si la guerre en Ukraine a monopolisé une grande partie de l'énergie des dirigeants du G20, ces derniers n'en ont pas moins réitéré leurs principaux engagements sur bon nombre de sujets.

Inquiets des conséquences du conflit ukrainien sur la sécurité alimentaire mondiale, les leaders vont prendre « de nouvelles mesures » pour faire face à « la flambée des prix et la pénurie de produits alimentaires de base et d'engrais ». Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s'est dit mercredi « convaincu » que l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes , dont il est l'un des artisans, serait reconduit « sans interruption ». L'accord devait prendre fin le 19 novembre. « Nous allons poursuivre nos efforts pour prolonger cet accord pour un an », a-t-il indiqué.

Des discussions seront aussi entamées prochainement sur l'acheminement des engrais russes afin d'assurer les prochaines récoltes, en particulier dans les pays du Sud. Si les sanctions économiques qui frappent la Russie épargnent engrais et céréales, la crainte de franchir accidentellement une ligne rouge et de se retrouver du mauvais côté de la loi paralyse les transporteurs et fait exploser les primes d'assurance. Vendredi dernier, les Nations unies ont néanmoins réussi à débloquer la situation pour un chargement de 20.000 tonnes qui doit quitter le port néerlandais de Rotterdam dans les jours qui viennent pour le Malawi, sous l'égide du Programme alimentaire mondial.

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Le G20 a aussi indiqué qu'il continuera « de renforcer le Système d'information sur les marchés agricoles (Amis) en tant qu'outil d'alerte précoce afin d'améliorer la transparence des marchés des denrées alimentaires et des engrais ».

Limiter le réchauffement à 1,5 degré

Côté climat, alors que se déroule la COP27 en Egypte , les dirigeants du G20 s'en tiennent toujours à l'objectif de l'Accord de Paris de limiter le réchauffement à 1,5 degré d'ici à 2030. Afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, les leaders entendent accélérer leur « transition vers des systèmes énergétiques à faibles émissions » notamment en éliminant progressivement les centrales électriques au charbon.

La promesse faite en 2009 lors du sommet de Pittsburgh visant à abandonner les subventions aux combustibles fossiles est renouvelée. « Il faut encore attendre la fin de la COP27 pour évaluer leurs engagements pour le climat. Le G20 envoie toutefois un signal positif avec un nouvel objectif plus ambitieux en matière de financement du climat, mais leur incapacité à tenir les 100 milliards de dollars déjà promis reste très préoccupante », a commenté Maé Kurkjian, de l'ONG ONE.

Par ailleurs, le G20 s'engage à agir davantage pour limiter la diminution de la biodiversité et même inverser la tendance d'ici à 2030. Et conformément à la résolution des Nations Unies pour l'environnement, le G20 soutient l'élaboration d'un instrument international juridiquement contraignant relatif à la pollution par les plastiques, notamment dans l'environnement marin, avec l'objectif de terminer ce travail d'ici la fin de l'année 2024.

La dette inquiète

Face au risque de surendettement des pays émergents et en développement, le sommet n'a pas permis une percée majeure. Les chefs d'Etat ont salué les engagements de reprêter aux pays pauvres, à hauteur de 81,6 milliards de dollars les DTS des pays riches détenus au Fonds monétaire international. L'objectif de 100 milliards promis au G20 de Rome l'an passé n'est pas encore atteint.

De même, ils s'engagent à « intensifier » les efforts pour restructurer les dettes par l'intermédiaire du Cadre commun mis au point en novembre 2020. Pour l'heure, seul le Tchad est parvenu à un accord avec ses créanciers tandis que les discussions se poursuivent avec la Zambie. Un accord est attendu d'ici au début de 2023.

Néanmoins, le G20 s'alarme de « l'aggravation de la situation » dans d'autres pays en développement. « Une concertation multilatérale associant tous les bailleurs bilatéraux publics et privés pour agir rapidement afin de répondre aux demandes de traitement de la dette pourrait permettre de remédier à cette situation », se contente d'indiquer le G20.

Le sommet du G20 n'est qu'un sommet de confirmation et davantage de progrès doivent être faits.

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Lors de sa conférence de presse finale, « Emmanuel Macron a reconnu lui-même que le sommet du G20 n'est qu'un sommet de confirmation et que davantage de progrès doivent être faits, notamment pour venir en aide aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables au changement climatique », observe Friederike Roder, vice-présidente de l'ONG Global Advocacy. « En conséquence, il annonce un sommet pour un nouveau pacte sur le financement en juin. Il nous reste 7 mois pour enfin avancer » sur cette « question vitale pour tant de pays », juge-t-elle.

Mettre en oeuvre l'accord fiscal de l'OCDE

Quant à la réforme de la fiscalité internationale des multinationales, elle suit son cours. Les dirigeants du G20 ont déclaré être « résolus à mettre rapidement en oeuvre » les deux piliers de la réforme. Le G20 demande à l'OCDE de finaliser le pilier 1 concernant la nouvelle clé de répartition des droits à taxer les surprofits des multinationales liées à leurs activités numériques, « en signant la convention multilatérale au cours du premier semestre de 2023 ».

De même, le G20 entend terminer les négociations relatives à la règle d'assujettissement à l'impôt du pilier 2 qui consiste à instaurer un taux d'imposition minimum de 15 % au niveau mondial. Mais, pour l'heure, ni l'Union européenne , ni les Etats-Unis n'ont encore effectué le dernier pas.

Richard Hiault

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