Récit

En Afrique du Sud, le président Ramaphosa plie mais ne rompt pas

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Le Parlement, dominé par le Congrès national africain, a rejeté la destitution du chef de l’Etat, empêtré dans un scandale d’évasion fiscale alors qu’il avait promis d’en finir avec la corruption qui gangrène le parti.
par Patricia Huon, correspondante à Johannesburg
publié le 14 décembre 2022 à 8h00

A l’issue d’un vote sans surprise, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a évité la destitution. Ce mardi, les députés se sont prononcés contre l’adoption des recommandations du rapport dit «Phala Phala», du nom d’une des propriétés du chef de l’Etat où des centaines de milliers de dollars en liquide, à l’origine douteuse, ont été dérobés lors d’un cambriolage. La semaine dernière, à l’issue d’une réunion de ses cadres, le Congrès national africain (ANC), majoritaire au Parlement, avait affirmé qu’il apporterait un soutien total au chef de l’Etat.

Le rapport a été rejeté par 214 députés (contre 148). Le refus d’autoriser un vote à bulletin secret a par ailleurs réduit à néant la possibilité de voir s’élever des voix dissidentes – seuls cinq membres de l’ANC, dont la ministre Nkosazana Dlamini-Zuma, ex-épouse de l’ancien président Jacob Zuma, ont voté pour l’adoption du rapport. Le parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid lave son linge sale en famille. «Nous avons vu comment l’ANC a pu se rallier derrière un président comme Jacob Zuma, contre lequel il y a eu plusieurs motions de défiance. Mais elles ont toutes échoué, rappelle l’analyste politique Asanda Ngoasheng. Le parti utilise sa majorité à l’Assemblée pour protéger ses intérêts».

Cyril Ramapho

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