Kenya : le président William Ruto réaffirme son opposition aux revendications LGBT

Le président du Kenya, William Ruto, le 19 février 2023. ©AFP - EDUARDO SOTERAS / AFP
Le président du Kenya, William Ruto, le 19 février 2023. ©AFP - EDUARDO SOTERAS / AFP
Le président du Kenya, William Ruto, le 19 février 2023. ©AFP - EDUARDO SOTERAS / AFP
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Après l'annonce d'une décision de la Cour suprême autorisant, malgré l'interdiction de l'homosexualité, la création d'une association de défense des droits LGBT au Kenya, le président William Ruto a réaffirmé son opposition aux revendications des LGBT et appelle à une mobilisation des religieux.

Jeudi 2 mars, le président du Kenya, William Ruto a affirmé qu'il ne permettrait jamais aux gays et lesbiennes de se marier librement, une déclaration reprise dans toute la presse du pays. Au Kenya, comme dans d'autres pays sur le continent, les relations homosexuelles sont interdites, les peines prévues par la loi pouvant aller jusqu'à 14 années de prison. S'il y a toutefois peu de condamnations prononcées en justice, la société kenyane reste en revanche profondément chrétienne et conservatrice. Si les relations entre hommes et entre femmes sont taboues, la communauté LGBT du pays ne reste pourtant pas silencieuse.

Ces dernières années, on a vu celle-ci protester dans la rue. Et faire part de ses craintes à l'arrivée de William Ruto au pouvoir en septembre 2022. Celui-ci, rappelle AfricaNews, a déclaré en interview, quelques jours avant son investiture que la question des droits LGBT au Kenya n'était pas ni priorité, ni n'intéressait la population. Un positionnement bien moins vindicatif que par le passé quand, en 2015, alors vice-président, il avait expliqué que "la République du Kenya est une république qui vénère Dieu et où il n'y a pas de place pour l'homosexualité."

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Jeudi 2 mars, William Ruto a eu à nouveau l'occasion de se positionner sur le sujet, en réaction à une décision rendue le 24 février 2023 pour la Cour suprême et qui a sonné comme une victoire pour la communauté LGBT. Depuis 2013 en effet, nous dit la BBC, la National Gay and Lesbian Human Rights Commission demande à être reconnue comme une association officielle, ce qui lui est refusé. Après plusieurs jugements, l'affaire est passée devant la Cour suprême qui a décidé la semaine dernière de donner raison à la future association LGBT, avec la justification que, même si l'homosexualité était interdite, il ne pouvait y avoir de discrimination basée sur l'orientation sexuelle en matière de liberté de se réunir en association.

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La décision de la Cour est perçue comme une première pierre posée vers une reconnaissance des droits LGBT dans le pays. Mais jeudi 2 mars, William Ruto, à l'occasion des célébrations de la Journée des droits des femmes à Nairobi, a mis les choses au clair : "Je suis une personne qui craint Dieu" lance t-il en recueuillant la validation du public après chaque phrase. "Nous respectons la décision de la Cour mais nos coutumes, nos traditions, notre christianisme, notre islam, ne peuvent permettre cela. Je ne l'autoriserai pas au Kenya."

Plus concrètement, comme on peut le lire sur le site du journal The Standard, l'association de défense des droits LGBT pourra exercer librement comme la Cour suprême l'a décidé, mais face à cela, Ruto lance une guerre culturelle. Il demande à tous les chefs religieux et à toute la communauté éducative de tenir bon et de former les enfants afin de protéger la culture kenyane de ce qui est considéré comme une tradition satanique occidentale.

Inde : le BJP sort renforcé de trois élections législatives

Les élections législatives dans trois États permettent d'avoir une première indication de la force de l'opposition face au toujours très puissant BJP, le parti nationaliste hindou de l'actuel Premier ministre Narendra Modi. Les premiers résultats de ces scrutins organisés la semaine dernière et lundi 27 février, et publiés jeudi 2 mars, donnent le BJP et ses alliés vainqueurs dans le Tripura, le Meghalaya et le Nagaland. Les électeurs ont été séduits par le discours de Modi, grâce, nous dit Ndtv, à une campagne électorale agressive promettant de donner autant d'importance à ces trois Etats situés dans le nord-est du pays qu'à la capitale.

Tout cela signifie un nouvel échec pour le Congrès national indien, le parti de la dynastie Nehru-Gandhi qui a dominé la scène politique mais n'arrive pas à relever la tête depuis une décennie. Des résultats désastreux, détaille l'agence de presse PTI. Au Nagaland par exemple, où il a présenté des candidats pour briguer 23 des 60 sièges de l'assemblée régionale, le parti n'a pas réussi à gagner de siège. Et dans les autres États, la récolte est maigre, 3 et 5 sièges gagnés.

"Que faut-il retenir de ce spectacle désolant ?" s'interroge News18 car il n'y a pas si longtemps, et pendant des années, le Congrès national indien était majoritaire dans ces États. La leçon est peut-être que la Bharat Jodo Yatra, la grande marche de Rahul Ghandi à la rencontre du peuple, du nord au sud entre septembre 2022 et fin janvier 2023 n'a pas suffit à redorer l'image d'un parti qui est perçu comme ayant abandonné le peuple. D'ailleurs, souligne News18, le fait que les leaders du Congrès ne se soient pas déplacés pour y mener une véritable campagne a certainement nourri davantage ce sentiment d'abandon. Il n'y a qu'avec un vrai travail de terrain et des alliances avec les autres forces d'opposition à Modi que le parti pourra espérer l'emporter lors des six prochaines élections qui auront lieu en 2023.

La Revue de presse internationale
6 min

Philippines : Ferdinand Marcos s'attaque au problème des prisons

Les prisons philippines sont réputées pour être particulièrement difficiles, et la politique sécuritaire, très répressive et violente, menée par l'ancien président Rodriguo Duterte jusqu'en juin 2022 n'a pas arrangé les choses : surpopulation carcérale et débordements en tous genres.

La correspondante du Guardian dans la région raconte notamment la dernière descente de police dans la plus ancienne et la plus célèbre prison du pays : la Nouvelle prison Bilibid. Capacité : 6 000 détenus. Population carcérale actuellement : 29 000 détenus. Lors d'une inspection il y a quelques semaines, des dizaines de milliers de produits de contrebande y ont été retrouvés, comme par exemple des armes, de l'alcool, de la drogue, du matériel de jeu, et même une véritable ménagerie, avec des chevaux, des poules et autres gibiers, sans oublier des pythons ! Mais depuis juillet 2022, la nouvelle administration conduite par le président Ferdinand Marcos semble vouloir s'attaquer aux problèmes des prisons. Il a déjà fait libérer plus de 4 000 prisonniers pour bonne conduite, afin de faire baisser la pression sur le système pénitenciaire.

L'équipe