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Italie : Giorgia Meloni donne des gages sur les privatisations

La présidente du Conseil faisait sa rentrée politique avec une conférence de presse au cours de laquelle elle a fixé son cap pour l'année à venir. Défendant ses choix budgétaires, Giorgia Meloni a insisté sur sa « volonté de réformer » le mécanisme de sauvetage de la zone euro.

La présidente du Conseil, Giorgia Meloni, lors de sa conférence de presse le 4 janvier 2024.
La présidente du Conseil, Giorgia Meloni, lors de sa conférence de presse le 4 janvier 2024. (Guglielmo Mangiapane/REUTERS)

Par Olivier Tosseri

Publié le 4 janv. 2024 à 17:36Mis à jour le 4 janv. 2024 à 17:44

Giorgia Meloni s'est finalement livrée à la traditionnelle conférence de presse de fin d'année. Un rendez-vous reporté à deux reprises pour des raisons de santé.

Pugnace, la présidente du Conseil a justifié l'action de son gouvernement et fixé son cap pour l'année 2024. Pendant plus de trois heures, elle a répondu avec aisance aux questions sur l'immigration, la présidence italienne du G7, la réforme du Pacte de stabilité ou encore les prochaines élections européennes.

Baisse des dépenses publiques et privatisations

Giorgia Meloni s'est voulue rassurante sur la santé économique de l'Italie malgré la stagnation du PIB et une récession évitée de justesse. « Les prévisions de croissance demeurent supérieures à la moyenne européenne, estime-t-elle. Je ne suis pas favorable à une augmentation des impôts mais à une baisse des dépenses publiques. » La veille, son ministre de l'Economie avait annoncé que le gouvernement réaliserait des coupes budgétaires au sein des différents ministères à hauteur de 7 milliards d'euros au cours des trois prochaines années.

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L'autre objectif annoncé lors de l'adoption du budget le mois dernier était de réaliser 20 milliards d'euros de recettes de privatisations sur trois ans . Un plan vague qui n'avait pas convaincu les observateurs. « Mon idée est de réduire la présence de l'Etat là où elle n'est pas nécessaire et de la renforcer là où elle est nécessaire », a insisté Giorgia Meloni se félicitant de la récente réduction de la participation du gouvernement dans la banque Monte dei Paschi di Siena. Sans donner de calendrier, elle a cité le service postal Poste Italiane et la compagnie ferroviaire publique Ferrovie dello Stato (FS) comme les entreprises qui pourraient être bientôt partiellement privatisées.

Le mécanisme de sauvetage de la zone euro jugé obsolète

L'autre grand thème de sa conférence de presse a évidemment été l'Europe en cette année de renouvellement du Parlement de Strasbourg. « Mon but est une majorité alternative à celle actuelle, sans gouverner avec la gauche. On a vu que c'est possible sur des thèmes comme l'immigration ou la transition énergétique », a annoncé Giorgia Meloni qui exclut néanmoins toute alliance avec la droite la plus radicale.

Giorgia Meloni a préféré se concentrer sur les questions financières et budgétaires. « Le nouveau Pacte de stabilité n'est évidemment pas celui que je voulais mais je suis en partie satisfaite », a-t-elle expliqué. En revanche, elle juge « obsolète » le mécanisme de sauvetage de la zone euro (MES). L'Italie est le seul pays de la zone euro à ne pas l'avoir ratifié. Son rejet le mois dernier par le Parlement italien représente ainsi une « occasion » pour le « transformer » en un instrument « plus efficace ». L'absence de réactions négatives des marchés la conforte dans sa décision.

L'interlocutrice privilégiée de l'Afrique en Europe

Giorgia Meloni s'est enfin livrée à un mea culpa et à une nouvelle preuve de son pragmatisme dans l'exercice du pouvoir. « Les résultats dans la lutte contre l'immigration ne sont pas ceux que j'attendais », n'a pu que reconnaître celle qui réclamait un blocus naval des côtes nord-africaines lorsqu'elle était dans l'opposition. La présidente du Conseil refuse désormais les solutions à court terme. « Mon but est de résoudre ce problème de manière structurelle. On ne le fera pas en se concentrant sur la redistribution des migrants quand ils arrivent. Il faut travailler en amont. »

Ce sera ainsi la priorité du G7 dont la présidence est italienne depuis le 1er janvier. Giorgia Meloni souhaite être l'interlocutrice privilégiée de l'Afrique en Europe grâce à son « Plan Mattei ». Ses détails seront dévoilés dans les prochaines semaines à l'occasion d'une conférence Italie-Afrique. « Il faut abandonner l'attitude paternaliste ou prédatrice pour une coopération paritaire », a-t-elle répété. Elle concernera prioritairement les thèmes de l'énergie, de l'éducation et de l'eau.

Olivier Tosseri (Correspondant à Rome)

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