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Cette semaine dans Ondes de Choc, nous nous penchons sur le piège des taux d'intérêt en Afrique. Le continent occupe le devant de la scène en matière de climat, et nous faisons des recommandations aux pays du G20 pour que leur réunion de ce week-end soit pertinente. |
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ACTUALITÉSWall Street contre la Banque mondiale : Selon une nouvelle analyse de ONE, les emprunts sur les marchés financiers coûtent aux gouvernements africains 500 % de plus que si les dirigeants du G20 mettaient en place une réforme financière. Le taux moyen des obligations pour les pays africains en 2021 était de 5,78 %, contre 1,14 % pour les prêts de la Banque mondiale. Mais la Banque mondiale et les autres banques multilatérales de développement (BMD) ne répondent pas aux besoins d'emprunt des pays africains, ce qui les oblige à contracter des prêts plus coûteux, qui le sont devenus davantage encore en raison de la hausse des taux d'intérêt. Les pays africains paieront ainsi 56 milliards de dollars d'intérêts supplémentaires pour les prêts contractés entre 2017 et 2021, par rapport à ce qu’ils auraient payé s’ils avaient emprunté auprès de la Banque mondiale. C’est un transfert scandaleux de richesses des citoyens africains vers les banquiers de Wall Street. La bonne nouvelle : les dirigeants du G20 pourraient remédier à cette situation en réformant des institutions financières mondiales obsolètes. Ils devraient commencer par augmenter considérablement le pouvoir de prêt des BMD, notamment en s'engageant à tripler les prêts et les subventions de la Banque mondiale d'ici à 2030. Tout le monde y gagnerait. Retrouvez notre analyse complète ici. ![]() Atteindre le sommet : Plus de 20 chefs d'État africains figuraient parmi les 30 000 participants au premier Sommet africain du climat qui s'est tenu à Nairobi cette semaine. Pour la première fois, les dirigeants africains ont adopté une position officielle sur la réforme de l'architecture financière mondiale. Les dirigeants de plusieurs des plus grandes économies africaines, dont l'Égypte, l'Éthiopie, le Nigeria et l'Afrique du Sud, n'étaient pas présents, pas plus que le président Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo, pays riche en minerais essentiels, ou les dirigeants de plusieurs pays ayant connu récemment des coups d'État ou des conflits. Prise 1... et action ! Dans la déclaration finale à l’issue du sommet, les dirigeants africains ont dressé une longue liste d'actions visant à relever les défis climatiques et à définir la position commune de l'Afrique en vue de la COP28 (et au-delà). Cette liste comprend :
La déclaration appelle également à une « action concrète » des Nations unies pour remédier au système fiscal international, qui est défaillant. Il s'agit là d'une puissante démonstration du soutien unanime des Africains à l'idée de faire de l'ONU - et non de l'OCDE - l'arbitre de la fiscalité internationale, une démarche à laquelle ce dernier s'est fermement opposé. Enfin il faut s'attendre à de futurs sommets africains sur le climat, les dirigeants ayant annoncé leur intention d'en faire un événement biennal. Une superpuissance en matière d'énergies renouvelables : Le rôle de premier plan que l'Afrique pourrait jouer dans la transition énergétique au niveau mondial a été un thème récurrent du sommet. Le président kenyan William Ruto a qualifié l'action climatique d' « opportunité sans précédent » pour l'Afrique. Avec les investissements adéquats, l'Afrique pourrait devenir une « superpuissance des énergies renouvelables », s'est exclamé le secrétaire général des Nations unies, António Guterres. L'Afrique possède près d'un tiers des réserves minérales mondiales pour l'énergie solaire, les véhicules électriques et le stockage des batteries, dont 70 % du cobalt et trois quarts du platine. Malgré son potentiel (largement) inexploité en matière d'énergie verte, l'Afrique n'a bénéficié que de 3 % des investissements mondiaux dans le domaine de l'énergie l'année dernière. Une région qui représente un cinquième de la population mondiale et 605 millions de personnes sans accès à l'électricité risque (une fois de plus) d'être mise de côté. ![]() Prêter main forte : Lors du sommet, les dirigeants africains ont souvent insisté sur la nécessité d'augmenter les financements (notamment concessionnels) pour soutenir les objectifs climatiques de l'Afrique. Les pays africains auront besoin d'au moins 2,8 mille milliards de dollars d'ici 2030 pour respecter l'accord de Paris sur le climat. Cela correspond à peu près à 93 % de leurs PIB combinés. Avec des niveaux d'endettement élevés, de nombreux pays africains vulnérables au climat auront besoin d'aide pour respecter leurs engagements climatiques. La dette publique en Afrique atteindra 1 800 milliards de dollars en 2022, et près de 60 % des pays africains sont en situation de surendettement ou risquent de l'être. C'est pourquoi les réformes des BMD sont nécessaires et ce, de toute urgence : Elles pourraient mobiliser jusqu'à 💥1 000 milliards de dollars 💥 de financement pour aider les pays à répondre à leurs besoins en matière de climat. Montrez-nous l'argent : 23 milliards de dollars d'investissements en Afrique ont été annoncés lors du sommet sur le climat. Mais on ne sait pas exactement quelle part de cet argent représente de nouveaux engagements (par opposition à des engagements renouvelés). Les Émirats arabes unis se sont engagés à investir 4,5 milliards de dollars dans les énergies renouvelables en Afrique. Bien qu'utiles, les efforts bilatéraux de ce type sont insuffisants pour combler le déficit de financement de l'Afrique. En outre, les promesses des donateurs en matière de climat ont souvent été oubliées par la suite ; pour rappelles pays donateurs ont trois ans de retard sur leur promesse de financement de 100 milliards de dollars pour aider les pays vulnérables au changement climatique. Les actions ont plus de poids : Lors du sommet du G20 en Inde, les dirigeants devront prouver qu'ils sont capables de relever les multiples défis internationaux. Si l'on en croit l'histoire récente, la tâche sera ardue. En juillet, les ministres de l'environnement du G20 n'ont pas seulement échoué à s'entendre sur les mesures à prendre pour faire face à la crise climatique, mais certaines délégations ont tenté d’affaiblir les engagements antérieurs en matière de climat. Les pays du G20 sont responsables d'environ 80 % des émissions de gaz à effet de serre, contre seulement 4 % pour les 54 pays d'Afrique réunis. Pour conserver sa pertinence - qui est déjà remise en question - le G20 doit proposer plus que des stratégies géopolitiques. Voici quelques domaines dans lesquels les dirigeants du G20 **devraient** trouver un objectif clair ce week-end : 1) soutenir les pays vulnérables au changement climatique, 2) s'attaquer (enfin) à la crise de la dette et 3) réformer les banques multilatérales de développement. Tout autre objectif mettrait en évidence le manque de pertinence du thème du sommet, "Une Terre, une famille, un avenir". Autour de la table : Depuis des années, ONE fait pression pour que l'Union africaine dispose d'un siège permanent au G20. L'absence de représentation d'un continent de 1,4 milliard d'habitants est un scandale. La Chine, l’Allemagne, l'Inde, le Japon, l'UE, le Royaume-Uni et les États-Unis soutiennent cette initiative. Le sommet de cette année pourrait bien être l'occasion de remédier à ce problème, puisque des rapports indiquent que le G20 est prêt à accorder l'adhésion à l'UA cette année ou l'année prochaine. Mais le manque de clarté de l'UA quant au président africain qui occuperait effectivement le siège (ainsi que les objections potentielles de certains membres du G20) pourraient faire obstacle à ce projet 🙄. L'ÉQUIPE DE ONE EN ACTION :
LES CHIFFRES :
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Le site data.one.org de ONE fournit des données et des analyses sur les changements économiques, politiques et sociaux qui affectent l'Afrique. |
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Ce courriel a été envoyé à test@example.com.
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