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Cette semaine dans Ondes de Choc : les principaux résultats de la COP28, une réunion critique de la Banque mondiale à Zanzibar et la réponse du Kenya à la journée sans corruption. |
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ACTUALITÉSDrôle de réponse : Si le changement climatique est la principale menace à laquelle nous sommes confrontés, la COP28 est une bien étrange façon d’y réagir. Les processus de négociations complexes, que peu de gens peuvent suivre ou comprendre, offrent aux gouvernements de nombreuses occasions de se soustraire à leurs responsabilités et aux lobbies de maintenir le statu quo. Petit retour en arrière pour en comprendre les origines ici. Cette année, Ondes de Choc a suivi pour vous les moments les plus importants. Pertes et profits : A Dubaï, les dirigeants se sont mis d'accord sur un nouveau fonds pour les pertes et dommages, alimenté par des promesses à hauteur de 655 millions de dollars... Soit 0,065 % des besoins financiers annuels estimés. 100 pays ont soutenu la promesse de tripler la capacité mondiale d'énergies renouvelables d'ici 2030 et le Fonds vert pour le climat a reçu des promesses supplémentaires de 3,2 milliards de dollars. Mais le diable se cache dans les détails, ou plutôt dans un manque de précision généralisé dans le monde des financements climatiques. Les Climate Finance Files publiés par ONE mettent en garde contre ce type d'annonces, révélant que ⅔ des financements déclarés par les pays riches pour soutenir les pays pauvres face au changement climatique n'ont jamais été versés. À la suite de ces révélations, les banques multilatérales de développement ont accepté d'harmoniser leur approche du financement du climat. Comparaison n’est pas raison? : Un nouveau cadre de financement du climat établit une feuille de route pour la mobilisation des fonds massifs nécessaires à la transition énergétique : la réforme des banques multilatérales de développement, la viabilité de la dette, la politique fiscale et le financement privé. Lors de la COP de l'année dernière, un groupe d'experts indépendants a indiqué que les marchés émergents et les pays en développement autres que la Chine auraient besoin de 2,4 milliards de dollars par an pour faire face au changement climatique d'ici à 2030. Les dépenses militaires mondiales s'élevaient à plus de 2 000 milliards de dollars en 2021, un fait souligné par le président brésilien dans son discours lors de la COP28. Des paroles aux actes : La Banque mondiale a dévoilé les améliorations apportées à ses clauses de dette résiliente au climat, qui visent à alléger le fardeau de la dette des pays emprunteurs confrontés à des catastrophes naturelles. Ces améliorations comprennent l'extension des clauses à la dette existante, la suspension des paiements d'intérêts en plus des remboursements de capital, et la réduction du coût des frais associés aux clauses. C’est une étape importante, mais il faut aller plus loin pour soutenir les pays confrontés à la fois à une dette insoutenable et à la crise climatique. Près d'1 pays endetté sur 2 a payé davantage pour sa dette qu'il n'a reçu de financement pour le climat. Impraticable : La réunion sans doute la plus importante de la COP s'est tenue à plus de 5000 kilomètres de là, à Zanzibar, où la Banque mondiale a passé en revue l'instrument financier le plus efficace, le plus souhaitable et, franchement, le plus négligé : IDA (International Development Association) - son fonds pour les pays à revenu faible. Tandis que certains se félicitent des 655 millions d'euros promis pour le fonds des pertes et dommages, l'IDA a débloqué 93 milliards d'euros au cours du dernier cycle de négociations. Cela représente 141 984 fois plus d'argent directement destiné aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables. Malheureusement, le président de la Banque mondiale Ajay Banga a déclaré que l'appel des dirigeants africains à tripler la taille de l'IDA d'ici 2030 était « impraticable ». Remarque à l'attention de M. Banga : les conflits, les migrations massives, la propagation des maladies et la pauvreté dans le sillage des catastrophes climatiques pour les pays qui n'ont pas les moyens financiers d'y répondre sont aussi quelque peu « impraticables ». A l’arrêt : En parlant de difficultés, 1 hôpital sur 12 - la plupart dans les pays à revenu faible ou intermédiaire - risque de fermer en raison de phénomènes météorologiques extrêmes liés au changement climatique. Plus de 120 pays ont signé la déclaration des Émirats arabes unis sur le climat et la santé. Les activistes ont déploré l'absence de dispositions relatives à l'élimination progressive des énergies fossiles, mais l'Inde n'aurait apparemment pas approuvé la déclaration en raison de son appel à la réduction des émissions. L'Afrique du Sud, l'Arabie saoudite et la Russie, pays exportateurs de pétrole, ont quant à eux, laissé passer l'occasion de signer. Un changement de donne : ONE travaille depuis des années sur les droits de tirage spéciaux du FMI. Cette semaine, la France et le Japon ont exprimé leur soutien à une proposition de la Banque africaine de développement visant à utiliser les DTS comme levier pour lever des fonds pour le climat et le développement sur le continent. Le FMI a soutenu cette proposition, qui pourrait constituer la première étape d'un déblocage de 1 500 milliards de dollars pour le climat et le développement. Le grand ménage : La liste des participants à la COP28 est... révélatrice. C'est une première historique, et elle a donné lieu à des révélations intéressantes : des femmes de ménage ont rejoint des banquiers et des lobbyistes sur la liste des invités des Émirats arabes unis. La délégation nigériane a attiré l'attention des dirigeants de l'opposition parce qu'elle était la troisième en importance, ex aequo avec la Chine, qui a délivré 1 411 badges. Le gouvernement nigérian a depuis répondu à la controverse en affirmant que la taille de la délégation reflétait la position stratégique du pays dans les négociations sur le climat et qu'il n'avait sponsorisé que 422 délégués avec des fonds publics. On ne sait pas encore pourquoi le fils du président et ses nombreux assistants personnels font partie de la délégation. Le président russe Vladimir Poutine a pour sa part nargué la COP en se rendant en Arabie saoudite pour des discussions sur le pétrole. Bilan mondial : Les négociations de la COP se poursuivent sur un bilan mondial visant à mesurer les progrès accomplis par rapport aux engagements de Paris en matière de climat. Le texte actuel est un peu confus. Un objectif mondial d'« élimination progressive des énergies fossiles » est mentionné... au paragraphe 35. Et le texte ne comporte aucun échéancier. Journée de la lutte contre la corruption : 20 ans après l'adoption de la convention des Nations unies contre la corruption, la commission kenyane d'éthique et de lutte contre la corruption lancera un programme national de sensibilisation, de formation des fonctionnaires aux pratiques de lutte contre ce fléau et de collecte de rapports en vue d'une éventuelle enquête. La commission publiera également un rapport classant les niveaux de corruption des gouvernements des comtés. L'Afrique subsaharienne a été la région la moins bien notée dans l'indice de perception de la corruption 2022 de Transparency International ; l'indice lui-même présente des lacunes discutables - notamment en donnant un certificat de « bonne santé » aux pays qui facilitent la corruption par le biais du secret bancaire... L'ÉQUIPE DE ONE EN ACTION :
LES CHIFFRES :
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Le site data.one.org de ONE fournit des données et des analyses sur les changements économiques, politiques et sociaux qui affectent l'Afrique. |
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Ce courriel a été envoyé à test@example.com.
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