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Cette semaine dans Ondes de Choc, nous faisons le point sur la COP28, une élection cruciale en République démocratique du Congo et les Big Pharma de nouveau à l'œuvre. |
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ACTUALITÉSUne évidence (28 ans plus tard) : Après près de deux semaines de négociations houleuses qui se sont prolongées 36 heures après l'heure de clôture, la COP28 s'est achevée dans un soupir. L'accord final contenait la toute première reconnaissance par la COP de la nécessité d’abandonner les énergies fossiles, une bonne nouvelle. Cela aurait été encore mieux si ça s'était produit, il y a disons 20 voire 10 ans avant. Mais mieux vaut tard que jamais (à condition qu'il ne soit pas déjà trop tard), alors que les investissements dans les énergies fossiles augmentent fortement. À ce sujet, 2023 devrait être l'année la plus chaude de l'histoire, et l'année prochaine sera encore plus chaude, avec des températures mondiales susceptibles de dépasser les 1,5 °C de réchauffement pour la première fois. Les mots ont un poids : L'accord final de la COP28 « appelle » (on décortique ce choix de mots juste après) les pays à prendre une série de mesures essentielles pour l'avenir de notre planète, en plus de la transition vers l'abandon des énergies fossiles :
Plein de bonnes choses donc ! Mais celles-ci devraient être accompagnées d'un avertissement : dans la liste des définitions de l'ONU, « un appel » fait partie des termes les plus faibles de la catégorie « invitations et requêtes ». En somme, « appeller » est une porte ouverte à l'inaction. Si nous étions « invités » à commencer le travail à l'heure, à payer nos impôts ou à rendre nos devoirs, cela n'aurait probablement pas le même effet que si quelqu'un « exigeait » de nous une action. ¯\_(ツ)_/¯ Coup de pouce : Les pays à revenu faible ou intermédiaire, à court d'argent, auront besoin de milliards de dollars de soutien financier pour abandonner les énergies fossiles. Malheureusement, la COP28 a été pauvre en engagements financiers en matière de climat (bien qu'il y ait eu de nouvelles promesses financières notables liées à l'agriculture). Trop souvent, les engagements des pays riches en matière de financements de la lutte contre le changement climatique n'ont été que des paroles en l'air : notre analyse dans les Climate Finance Files révèle que près des deux tiers des engagements des financements climats pris entre 2013 et 2021 (qui s’élèvent à un montant impressionnant de 343 milliards de dollars) n'ont jamais été honorés ou n'avaient pas grand-chose à voir avec le climat. Cette situation doit changer de toute urgence si le monde veut avoir une chance d'atteindre ses objectifs en la matière. Disque rayé : Les Pays-Bas ont lancé une nouvelle coalition mondiale pour l'élimination progressive des subventions aux énergies fossiles. Cette coalition de 13 pays aura pour priorité de publier un aperçu de leurs subventions d'ici à la COP de l’année prochaine, d'identifier et supprimer les obstacles internationaux à l'élimination progressive des aides et de prendre des mesures pour les réduire. Tout cela est bien beau en théorie. Mais on a déjà entendu la chanson : lors de la COP21 à Glasgow, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies de 2019, par l'intermédiaire de l'Organisation mondiale du commerce, au G20, au G7... bla-bla-bla. Et pourtant, les subventions aux énergies fossiles ont continué à augmenter, pour atteindre un montant estimé à 1,3 milliard de dollars en 2022. Cela équivaut à environ deux tiers du produit intérieur brut (PIB) de l'Afrique subsaharienne. Quand on pense qu’on pourrait utiliser cet argent pour des investissements publics qui ne détruisent pas notre planète... Désarmer la dette : Autre lancement important lors de la COP : la Colombie, la France et le Kenya ont annoncé la création d'une commission mondiale d'experts sur la dette, le climat et la nature. Cette commission est la dernière étape d'une initiative visant à s'attaquer au lien entre la dette souveraine et l'inaction climatique. Elle a été proposée pour la première fois lors du sommet pour un nouveau pacte financier mondial qui s'est tenu à Paris en juin. Le lien entre la dette et le climat est inquiétant : les recherches de ONE révèlent qu'un pays endetté sur deux aura payé plus de dettes qu'il n'aura reçu de financements climat en 2021. Les pays ne peuvent pas faire plus que ce que leurs ressources leur permettent. Le groupe d'experts élaborera ainsi des recommandations afin que les pays à revenu faible puissent réaliser des investissements positifs pour le climat sans se retrouver en situation de surendettement. Nous avons quelques idées pour commencer : introduire des réformes pour accroître la disponibilité de financements abordables par l'intermédiaire des banques multilatérales de développement et fournir un allègement et un soutien supplémentaire aux pays déjà confrontés au surendettement. Tout le monde en parle : Le Ghana passe à la « phase d'élimination » dans sa lutte contre le paludisme, à la suite d'une réduction massive du nombre de cas et de décès dus à cette maladie. Le pays a bénéficié de l'utilisation des deux vaccins antipaludiques existants dans le monde. Il passera de l'actuelle « phase de contrôle », qui vise à réduire le nombre de cas, à un effort proactif visant à stopper complètement la transmission locale. Le paludisme tue plus de 600 000 personnes chaque année, principalement des enfants en Afrique. L'épreuve de force à Kinshasa : 2024 sera peut-être la plus grande année électorale de l'histoire, mais les élections en République démocratique du Congo, qui doivent débuter la semaine prochaine, constituent un prélude important. Le président sortant, Félix Tshisekedi, espère une victoire décisive pour dissiper les rumeurs persistantes sur l'illégitimité de sa victoire en 2019. Et l'homme qu'il a battu, Martin Fayulu, demande une revanche. L'enjeu est de taille : la RDC a besoin d'un leadership décisif capable de mettre fin au conflit de longue date dans l'est du pays et de veiller à ce que l'économie améliore les conditions matérielles de sa population. Les élections sont également très importantes pour notre planète : la RDC est une source clé de minéraux essentiels à la transition énergétique et le centre de la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, qui séquestre l'équivalent de quatre années d'émissions de CO2. Un échec cuisant : Deux traitements « révolutionnaires » de la drépanocytose récemment autorisés n'atteindront probablement pas ceux qui en ont le plus besoin. L'Afrique subsaharienne abrite 75 % des drépanocytaires dans le monde. Mais les entreprises à l'origine de ces traitements préfèrent les déployer dans une poignée de pays riches, où vivent à peine 2 % des patients. Peut-être s'agit-il d'un « calcul de Big Pharma » ? Les nouveaux traitements coûtent des millions de dollars et nécessitent beaucoup de ressources ; ils ont donc peu de chances d'atteindre les populations de régions où la majorité des gouvernements dépensent plus pour le service de la dette que pour la santé. Une fois de plus, les profits se font au détriment de vies humaines. L'ÉQUIPE DE ONE EN ACTION :
LES CHIFFRES :
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Le site data.one.org de ONE fournit des données et des analyses sur les changements économiques, politiques et sociaux qui affectent l'Afrique. |
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Ce courriel a été envoyé à test@example.com.
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