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Cette semaine dans Ondes de Choc, nous vous présentons les Climate Finance Files, qui révèlent l'état épouvantable des données sur les financements climat. Nous nous penchons aussi sur la COP28 et mettons en lumière les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH. |
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ACTUALITÉSVoici les Climate Finance Files : Cette semaine, ONE a publié les Climate Finance Files, une nouvelle base de données en open source qui révèle des chiffres inédits et détaillés sur les financements fournis par les gouvernements et les institutions internationales pour soutenir les pays vulnérables face au changement climatique. . Plongez-vous dans le Far West des financements climat : nous avons donc passé des mois à trouver les données, à les nettoyer et à les harmoniser pour les rendre utilisables. Elles sont maintenant publiquement accessibles sur une plateforme gérée par Google, Data Commons, elles peuvent être consultées par tout le monde, partout, comme cela aurait dû être le cas depuis le début. Une COP originale : La conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP28) s'est ouverte hier à Dubaï. Plus de 70 000 personnes sont attendues. Elle se fera sans le président américain Joe Biden, mais avec un grand nombre de lobbyistes des énergies fossiles, qui pourraient trouver à la COP28 un terrain favorable pour conclure de nouveaux accords, étant donné que les Émirats arabes unis ont secrètement prévu d'utiliser la conférence pour promouvoir des accords pétroliers et gaziers. Mais officiellement, la question qui figure en tête de l'agenda est le bilan mondial du climat. Les résultats de cette toute première évaluation des progrès accomplis vers la réalisation des objectifs climatiques mondiaux seront au cœur du sommet sur l'action pour le climat qui se tient aujourd'hui et demain. Sans vouloir divulgâcher : nous avons fait de réels progrès, mais c’est trop lent, et nous sommes loin d'être sur la bonne voie. Des promesses, des promesses : Penchons-nous de plus près sur les révélations de nos Climates Finances Files. Près des deux tiers des engagements financiers pour le climat pris entre 2013 et 2021, soit un montant impressionnant de 343 milliards de dollars, n'ont jamais été déclarés comme ayant été déboursés ou n'avaient pas grand-chose à voir avec le climat. C'est plus que le PIB de plus de 140 pays ! Pour mettre ce chiffre en perspective, les investissements internationaux dans l'énergie solaire ont atteint un record de 320 milliards de dollars en 2022. Si les bailleurs versaient la totalité des fonds promis, cela permettrait de doubler les investissements solaires annuels dans le monde ou de financer l’accès à l’énergie pour l’Afrique d'ici à 2030. Bienvenue au Far West : Est-ce que le financement d’une centrale à charbon peut être comptabilisé comme financements climat ? D’après le Japon, bien souvent, la réponse est oui. Et le financement d’un hôtel ? Les États-Unis sont de cet avis. Une chocolaterie ? Tout à fait, dirait l’Italie. Idem pour la promotion de l’utilisation du gaz naturel (Japon et Etats-Unis), des équipements de la police (Italie) ou la lutte contre le terrorisme (UE et Italie). En l'absence de règles ou de définitions communes, chacun décide pour lui-même de ce qui doit être considéré comme des financements climat. Et vous ne devinerez jamais où cela nous mène... Plus d’un dollar sur cinq des engagements financiers entre 2013 et 2021 n’a pas réellement été affecté à la lutte contre le changement climatique. Choisissez vos batailles : Les pays industrialisés font le strict minimum pour aider les pays vulnérables à faire face à la crise climatique. En 2021, ils ont déclaré avoir contribué à hauteur de 89,6 milliards de dollars, ce qui peut sembler proche de l’objectif (bas) qu'ils s'étaient fixé en 2009 : fournir 100 milliards de dollars de financements climat chaque année aux pays en développement d'ici 2020. Mais ce chiffre est probablement gonflé (ce que nous saurions si l'OCDE publiait les données). Pendant ce temps, ces mêmes pays ont dépensé 14 fois plus (1 300 milliards de dollars) pour leurs budgets militaires cette année-là. Ils peuvent prétendre avoir atteint l'objectif de 100 milliards de dollars en 2023 (ou l'ont peut-être déjà fait, comme l'a laissé entendre l'OCDE, là encore sans fournir de données), mais ils ont déjà privé les pays vulnérables de dizaines de milliards de dollars. Besoin d'aide : Le chiffre de 100 milliards de dollars fait couler beaucoup d'encre, mais il est dérisoire par rapport à l'ampleur des financements nécessaires pour lutter contre le changement climatique (2,4 mille milliards de dollars par an d'ici à 2030). Rappelons aussi que seule une petite partie de ces fonds parvient aux pays qui en ont le plus besoin. Notre analyse a révélé que les 20 pays les plus vulnérables au climat ont reçu un total de 1,7 milliard de dollars de financement international pour le climat en 2021, soit moins de la moitié de la valeur de Twitter après qu'Elon Musk a mis la main dessus. Cela ne représente que 6,5 % de ce dont ils ont besoin chaque année pour lutter contre le changement climatique. Les pays à court d'argent sont contraints de choisir entre financer la lutte contre le changement climatique ou contre l’extrême pauvreté pour améliorer les conditions de vie de leurs populations. Bien souvent ils ne réussissent à faire ni l'un ni l'autre. Voir rouge : Comment savoir si vous faites fausse route en matière de financements climat ? 43 % des pays lourdement endettés ont dépensé plus pour rembourser les dettes dues à leurs créanciers qu’ils n’ont reçu de fonds de ces mêmes pays pour la transition climatique entre 2019 et 2021. Ils ont en fait connu des flux nets négatifs de financements climatiques. Et ce n'est pas tout. Plus de la moitié (58 %) des financements climat reçus par les pays très endettés l'ont été sous la forme de nouvelles dettes, soit, près d'un dollar sur quatre en prêts non concessionnels. 🤦 L’ordre du jour des annonces : La COP28 s'est ouverte en fanfare jeudi : le fonds pour les pertes et dommages - dont on s'attendait à ce qu'il soit controversé - a été adopté et un certain nombre de pays, dont l'Allemagne, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Japon, ont pris des engagements. Espérons que ça continue ! Un événement sur l'utilisation des droits de tirage spéciaux (DTS) pour le climat laisse entrevoir la possibilité d'une avancée sur l’utilisation des DTS par les banques multilatérales de développement, suite à l'initiative conjointe de la Banque africaine de développement et de la Banque interaméricaine de développement. D'autres annonces potentielles sont attendues : les pays riches pourraient revendiquer la victoire sur les 100 milliards de dollars, un objectif de triplement de la capacité mondiale en énergies renouvelables d'ici 2030 pourrait être adopté et un nouveau « club » de pays tourné vers l'industrie pourrait être lancé par le Chili et l'Allemagne. Mieux vaut prévenir que guérir : L'impact urgent et largement documenté du changement climatique sur la santé devrait coûter aux systèmes de santé entre 2 et 4 milliards de dollars d'ici 2030. Pourtant, moins de 1 % du financement multilatéral de l'adaptation a ciblé ce secteur selon une étude du Lancet de 2017. Il est difficile de trouver des données plus récentes, peut-être en raison de l'état lamentable du suivi et des données sur les financements climat. On peut donc comprendre l'engouement et l'espoir suscités par la toute première Journée de la santé de la COP28, qui se tiendra le 3 décembre. Pourtant, ce n'est pas la première fois que la santé figure au programme de la COP. Lors de la COP26, 78 pays, dont 29 d'Afrique, se sont engagés à renforcer les systèmes de santé pour les rendre plus résistants au changement climatique et à réduire leurs émissions. Les pays du G21 qui n'ont pas encore pris ces engagements, l'Italie, le Japon, l'Inde et la Chine, pour ne pas les nommer, devraient le faire de toute urgence. Un jour d'espoir : Les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH sont impressionnants : les décès liés au sida ont diminué de près de 70 % depuis le pic atteint en 2004. 76 % des personnes vivant avec le VIH dans le monde ont accès à un traitement antirétroviral. Pourtant, alors que le monde célèbre la Journée mondiale de lutte contre le sida le 1er décembre, des défis subsistent et menacent les progrès accomplis. Les nouvelles infections par le VIH continuent d'augmenter dans certaines parties du monde, le financement de la lutte contre le VIH en 2022 est retombé aux niveaux de 2013, la crise climatique perturbe l'accès aux soins médicaux vitaux, et les personnes vivant avec le VIH continuent d'être confrontées à la stigmatisation, à la discrimination et à la répression. Pour relever ces défis, il faudra donner aux représentants communautaires les moyens d'atteindre les personnes qui en ont le plus besoin. Au Nigeria, les programmes mis en œuvre par les organisations communautaires ont été associés à une augmentation de 64 % de l'accès aux traitements contre le VIH. L'ÉQUIPE DE ONE EN ACTION :
LES CHIFFRES :
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Le site data.one.org de ONE fournit des données et des analyses sur les changements économiques, politiques et sociaux qui affectent l'Afrique. |
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Ce courriel a été envoyé à test@example.com.
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